Sur cette page, je vais archiver tous les documents que je vais trouver sur internet toujours relatifs à l'exil des républicains Espagnols. Si vous voulez en partager, merci de me les faire parvenir soit içi, soit par mail:

babette.mari@free.fr

Merci

A la page 351, Les internés d'Hadjerat M'Guil
Mon père, Cholvi Mari José et son ami de toujours, Lloris Géronimo
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LOS ESCLAVOS DEL TRANSAHARIANO
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Détenus espagnols libérés de Mauthausen, devant la porte principale du camp après la libération

Photographie de Francisco Boix, mai 1945

coll. Mémorial de Mauthausen

Les Espagnols rappellent leur attachement à la République pour laquelle ils veulent continuer à combattre : ils arborent le drapeau de l'Espagne républicaine et posent devant la banderole qu'ils ont déployée à l'arrivée des soldats américains ("Les Espagnols antifascistes saluent les forces libératrices").

Article écrit par mon papa!!

Paru dans le supplément du patriote résistant " Deportacion Española"

Avril 1975


De GLIERES à Meissen (Saxe) 

Elle est connue , mais pas en fonction l'importance qu’elle a eu, l’épopée du Haut Plateau des Alpes françaises, qui est appelé (le plateau de GLIERES), alors je ne vais pas répéter ici ce qui a déjà été dit dans les numéros précédents; mais 30 ans plus tard, nous publions le calvaire de l'un de ceux qui, en union avec quatre espagnols et des dizaines d'autres français, a pris une part active dans cette bataille féroce dans la lutte de la Résistance française, pour récupérer leur patrie et leur dignité d’homme.

Dans la bataille, a prit part le bataillon commandé par le commandant MOREL , "Tom" contre une division de la Wehrmacht renforcée de 1500 miliciens français , 2000 GMR et 800 gendarmes . Au total, environ 15 000 hommes contre les effectifs sordides d’un bataillon de l'AS qui a été encadrée par la section « Ebro » formée exclusivement d'espagnols.
La section a été constituée de 60 compatriotes qui depuis le début de la guerre , avait constitué plusieurs " maquis " de montagne sous le commandement de NAVARRO , VILCHES , JURADO et MARIN .

Manuel Corps MORADELA , AVELINO PENAIDO ESCUDERO , Pablo FERNANDEZ GONZALES ; RODA PATRICIO LOPEZ , PAULINO FONTAVA CASAS , FELIX BELLOSO COLMENAR , VICTORIANO SALCEDO URSUA et FLORIAN GARCIA ANDUJAR en bataille, guerilleros Espagnols sont morts au combat. Leurs corps reposent au cimetière national français de MORETTE (Haute Savoie).

GUASH Juan NOGUERA, TRIPANA ANDRES Muñoz, FRANCISCO PEREA Galéa, José MARI, et JUAN Rubiño ,qui avaient réussi à s’échapper, ont été faits prisonniers et après avoir passé un long calvaire dans les prisons ils sont allés dans les camps de la mort nazis

Enfermés dans la caserne DESSAIX d’Annecy, avec cinq Espagnols et un nombre indéterminé d’Italiens, d’ Allemands, de Polonais et d’Israélites ,et intentionnellement séparés, de nos camarades français nous avons été jetés en un tas informe, à même le sol de terre d'un donjon exigu.

Blottis pour nous tenir chaud, nous avons passé la première nuit de notre captivité en veille et réflexion. Des questions sans réponses ont afflué à mon esprit: Combien de temps ça va t'il durer? La résistance viendra t-elle nous libérer ? Pourquoi pas ? Pourquoi douter ?
Les portes du cachot se sont ouvertes pour laisser place au colonel LELONG, chef de toutes les forces du département de la répression. Les lèvres contractées dans un sourire cruel , il nous a insultés puis a dit "dans quelques heures, vous serez fusillés."

Huit jours passent , on nous change de chambre d'isolement et on nous réunit avec le groupe de prisonniers .
Nous avons changé de chambre , mais nous nous sommes retrouvés au milieu de la pourriture . Pas d'eau pour le lavage , les besoins se faisaient dans une baignoire commune, située dans un coin .
Elle dégageait une odeur nauséabonde et les hommes se grattaient sans cesse . Les poux et les puces couraient et sautaient sur nos corps à la recherche d’ une meilleure alimentation et de meilleurs endroits où enfoncer leur aiguillons . La chambre d'isolement était devenue une partie de chasse ironique.

Cela ressemblait presque à un concours ! Je me suis arrêté de compter à 246 pièces.... et je n'étais pas le gagnant! Quel spectacle! Quel carnage!
L’enfermement commun, dans la promiscuité, nous a davantage les uns aux autres. Nos différences de caractère et de pensée se sont effacées pour céder la place à la fraternité, à l'amitié.

Les jours passèrent, je crois qu’il y en a eu dix, et un gardien m’a conduit devant un tribunal de policiers pour un interrogatoire.

Sur la table, un volumineux tas de dossiers…Celui qui présidait en prit un, en sortit une feuille et avec force, il prononça mon nom. Il lut mon état civil et m’ordonna de répondre si c’était exact. Ils m’ont enlevé les menottes, m’ont envoyé m’asseoir et pendant qu’il se frottait les mains, il me dit » attention José, ils se préparent à te faire chanter » !

Un nouveau combat commençait, une lutte inégale s’initiait et un esprit fort sera ma seule arme. Les moyens des ennemis étaient les coups et la torture. Quatre bourreaux, m’ont roué de coups de poings, de pieds, et dans des rugissements féroces, ils essayaient de me faire dire oui, et têtu je disais NON ! NON ! NON !

Six heures de combat moral gagné ! Le corps meurtri, je retournais au cachot commun. D'autres camarades ont été également torturés.

Le quatre Mai après une procédure sommaire, dix compagnons ont été condamnés à mort. Cinq seront exécutés le lendemain.

De la caserne DESSAIX de Annecy, considérée comme très menacée par les forces de la Résistance formée de différents « maquis », nous avons été transférés au fort de la DUCHERE, à Lyon.

Le fort était entouré par de très hautes murailles, de profonds fossés,un grand nombre de meurtrières et de projecteurs. Un chemin de ronde extérieur étonnement bien conservé complétait le dispositif de surveillance de la nouvelle prison qui nous était destinée.

Après plusieurs tentatives d’évasion, nous avions mis à exécution, le projet que je vais vous raconter.

Le succès dépendait de déterminer la distance entre les fenêtres du cachot et la profondeur du fossé. Le projet était classique, et les circonstances, le hasard , et la malchance l’étaient encore plus. La corde que nous avons tendue jusqu'en bas pour mesurer la hauteur, est malheureusement tombée sur un gardien qui était entrain de…… faire ses besoins!

Quelle coïncidence ! à vouloir faire un besoin urgent, le GMR a donné l’alerte et les gardiens, furieux ont multiplié les rondes. Les projecteurs illuminaient en permanence les murs et fenêtres. Ils ont aussi augmenté les inspections et fouilles au corps . Ils regardaient même entre des vielles palettes pour voir s’il y avait des cordes, des armes et tout ce qui pouvait faciliter une évasion.

Peu après, nous les prisonniers, avons souffert d’inquiétude mêlée à de l’espoir.

Pour préparer le débarquement en France, les alliés ont commencé le bombardement des voies ferrées et points forts de son dispositif de guerre.

Le quartier VAISE de Lyon, où se situait le fort de la DUCHERE souffrit des conséquences d’un mauvais calcul lors de l'attaque aérienne.

Le vingt six Mai 1944 à 9h30 , huit cent avions américains ont passé la frontière Italienne à six mille mètres d’altitude. Ils ont survolé la longue zone qui va de des basses Alpes à la Savoie. Jusqu’à dix heures du matin, quatre cent appareils en formation à peu près apparurent dans le ciel de Lyon. Ils ont tourné pendant vingt minutes, et très vite, une formation de vingt cinq à trente appareils ont largué leurs bombes. Le fort de la DUCHERE, de part son apparence, a dû leur paraître un objectif fondamental. Les services d’information ne leur avait pas signalé que c’était une prison !

Une nouvelle vague, relève de la première, est revenue larguer sa cargaison mortelle. Il est tombé sur le fort, comme un cyclone d’acier. Notre cachot a été coupé en deux par une bombe. Notre groupe de prisonniers, blotti dans un coin, avait l’impression en voyant les toits et les murs du fort voler en l’air, qu’un gigantesque train tombait et nous aplatissait. Une demi-heure affreuse pendant laquelle nous avons vu la mort planer au dessus de nous.

Le bombardement terminé, ce fut un véritable paysage de désolation. Notre cachot était sous les décombres. Depuis notre coin, nous avons vu passer des brancards transportant morts et blessés. La plupart des maisons visibles du fort étaient détruites, les autres, en proie aux flammes.

Les gardiens ont accentué leur vigilance. Nous, les détenus, avons compris qu’il était nécessaire d’établir un contact avec les camarades afin de mettre nos idées et nos activités en commun entre les différents cachots.

Et quand nous avons commencé à établir des liens d’intérêt et de solidarité, le six Juin, dix jours après le terrible bombardement, la nouvelle sensationnelle a éclaté ,les alliés ont débarqué en France ! Les forces alliées ont traversé la Manche. La lutte maintenant s’installe sur le sol Français. Le lien avec l’extérieur nous informe du déroulement des opérations et nous communique un grand espoir et un moral de fer.

Ceux qui me lisent et qui n’ont pas connu la vie derrière les barreaux d’une prison pourront penser que la vie dans le fort de la DUCHERE ne paraît pas avoir été si terrible. Peut-être s’étonneront-ils d’entendre chanter « VICTOIRE », toutefois, en dépit de nos échecs , de notre défaite à GLIERES, de nos tortures à la prison DESSAIX ; les longs mois d’enfermement dans le fort, cela a été une grande victoire même si des hommes de croyances et de différentes nationalités différentes ont combattu ( français italiens polonais etc.) la chance les avait réunis derrière les même barreaux d’une prison.

Le départ de Lyon de l’Allemagne Hitlérienne, le trois Août 1944, quinze jours avant la libération complète de la France, est un autre coup de malchance.

Avec plusieurs camarades, nous avons tenté de nous opposer à la déportation.

Les moyens ne furent pas les plus appropriés, l’agitation que nous vivions, le transfert vers la sinistre prison de Saint Paul,et l’ordre prématuré de la sortie de l’Allemagne ne l’a pas facilité.

Notre embarquement à Lyon se fit dans la confusion habituelle et avec un dispositif gigantesque de GMR et de policiers en civil.

Le dernier acte de l’épopée des rescapés du plateau de GlIERES sera le plus dur, le plus insupportable. Il s’étend sur dix mois. Dix mois enfermés dans les égouts des camps hitlériens, les camps d’extermination. Dix mois dans le camp de STAI-VEG de MEISSEN ( SACHSEN).

Combien sommes-nous revenus après la capitulation de Hitler en 1945 ?

Depuis le plateau de GLIERES, nous étions quatre vingt. Aujourd'hui nous sommes quarante, ce qui représente que cinquante pour cent, sont restés là bas, dans les camps de la mort.











José Mari

Médaille de la résistance


Traduit par sa fille, Mari Elisabeth le 08 Août 2016, pour que la mémoire perdure










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Celui-çi par un ami , mon père est sur la photo!

Un super reportage ce soir sur France3, " Les jours heureux" sur la résistance,

http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r242831-les-jours-heureux/4734004-les-jours-heureux/

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